Je dois dire que dans un premier temps (les trois premiers mois après le début de mon sevrage), je n'ai pas tout-de-suite réalisé qu'il s'agissait de symptômes de sevrage. J'ai commencé par avoir des névralgies dentaires et des contractures au niveau des cervicales qui me provoquaient de gros maux de tête. Ensuite sont venus les problèmes intestinaux (j'ai passé une coloscopie qui n'a rien révélé et pour cause !), puis les douleurs articulaires (j'ai eu un traitement anti-inflammatoire et des infiltrations).

Au bout du troisième mois, (j'étais passée de 2 antidépresseurs à ½ et de 1 comprimé d'anxiolytique à ¼) sont arrivés les insomnies avec les cauchemars. Là, j'ai commencé à réaliser que tous ces problèmes venaient du sevrage. Je me faisais l'effet d'une droguée en manque ! Je me suis retrouvée recroquevillée au bout de mon lit, effrayée par des cauchemars (une fois, j'ai cru entendre comme une explosion).

    A partir du moment où j'ai compris que ce sevrage ressemblait beaucoup à un sevrage de drogue, j'ai décidé de continuer seule sans l'aide des médecins (j'ai arrêté de voir la psychiatre ainsi que ma généraliste). J'estimais qu'elles avaient trahi ma confiance. Ma détermination m'a permis d'aller jusqu'au bout de cet enfer : 9 mois de souffrances physiques et morales ! J'étais fatiguée, énervée, irritable.

    J'ai dû faire face à l'incompréhension de mes proches (frères et sœur) et combattre ma colère contre le corps médical. Mais, jamais il ne m'est venu à l'idée de reprendre ces cochonneries ! Il faut dire qu'au fur et à mesure que j'avançais dans mon sevrage, je retrouvais une partie de mes capacités.

    J'ai quand-même eu l'aide d'un médecin homéopathe pendant 4 mois environ : du 7^ème mois jusqu'à la fin de mon sevrage et un peu après. Mais, celui-ci ne me conseillait pas sur le sevrage lui-même. Je pense que c'est surtout le soutien psychologique qui m'a aidée plutôt que les traitements homéopathiques eux-mêmes. Que peuvent ces traitements très doux contre la violence des symptômes de sevrage ?

Je Je peux énumérer tous mes symptômes. J'ai mis une astérisque pour ceux qui me restent après 15 mois d'arrêt de prises des psychotropes,  même s'ils se sont un peu atténués aujourd'hui, par rapport à leur violence en cours de sevrage et vers la fin.

          - Sifflement aigu dans les oreilles (Acouphènes) *

          - Impression de sable dans les yeux (Sécheresse oculaire)*

          - Picotements, démangeaisons dans les oreilles, sur et à l'intérieur du nez, dans le dos également*

          - Picotements (genre piqures d'aiguilles) au niveau du cuir chevelu, du cou, du haut des épaules, au coin des ongles des pieds et des mains*

           - hypersensibilité de la peau au point de ne pas supporter certains vêtements*

           - fourmillement, raideur et douleurs dans les mains et les doigts de pieds*

           - Sensation de brûlure et douleur dans les muscles et tendons*

           - Coup de poignard sous le sein gauche (Douleurs intercostales) ça s'est passé assez vite

           - Problèmes dans la bouche : lèvres sèches, picotements et brulures au contact des lèvres (comme si un courant électrique passait dans ma lèvre inférieure), langue sensible sur le bout et les côtés ; tensions dans les joues (morsures) ; langue d'aspect bizarre (papilles blanches, rougeurs un peu comme des aphtes); goût bizarre ; douleurs dentaires (vers la fin du sevrage) ; problèmes de salivation (bouche sèche ou au contraire hyper-salivation) qui ont provoqué une rétractation, des douleurs et une sensibilité des gencives (collets découverts). Tout ça s'améliore très, très lentement. Mais, ces symptômes sont encore aujourd'hui particulièrement pénibles.*

            - Contractures et douleurs musculaires au niveau des mâchoires, du cou, du haut des épaules*qui provoquent des...

            - Maux de tête de tension*

            - Douleurs articulaires (mâchoires, épaules, hanches, mains, chevilles…)*

            - Problèmes intestinaux (colon irrité) : douleurs, diarrhées, gaz, mucus dans les selles*

            - Palpitations*

            - Tremblements (vibrations) internes au niveau du thorax et de la tête*

            - Insomnies (mon sommeil s'est amélioré mais reste perturbé)

            - Souvenirs qui reviennent (c'est bon ! je pense avoir à peu près tout récupéré.)

            - Anxiété, énervement, irritabilité, agressivité (je me sens bien plus calme maintenant mais toujours hyper sensible)

-           - pensées rapides et envahissantes surtout lorsque je cherche le sommeil (*encore par moment mais j'arrive à gérer ça en faisant des respirations, de la relaxation, méditation. ça s'améliore lentement)

            - Problèmes dermatologiques : peau sèche, irritations, démangeaisons de type mycoses... j'ai eu aussi des champignons aux ongles des doigts de pied. Je n'avais jamais eu ça : (grosse amélioration)

            - Spasme aux paupières (ça s'est passé assez rapidement)

            - Spasme (tic) à la lèvre inférieure (très pénible)*

            - Perte de l'appétit (j'ai retrouvé un appétit presque normal)

            - Perte de poids (10 kg depuis le début du sevrage). J'ai, à peu près, retrouvé le poids que j'avais avant de prendre les médicaments psychotropes. Il s'est maintenant stabilisé

            - Toux sèche (quintes) ça s'est passé relativement rapidement

- -     - Problèmes de digestion (acidité gastrique)

            - Bouffées de chaleur (plus trop)

            - Problèmes de mémoire immédiate (ça s'améliore bien. Mais, ça me fait encore très peur parfois...)

            - Troubles urinaires (vessie hyperactive)* ...

La         La liste n'est pas exhaustive...

               J'ai parfois la désagréable impression que mon cerveau est en ébullition ou en sur-régime.

DeDe plus, je suis persuadée que mon système immunitaire n'est plus ce qu'il était depuis le stress du sevrage. Cet hiver, j'ai attrapé tous les microbes ou virus qui passaient : rhume, bronchite, angine... j'ai même eu quelque chose qui ressemble à une bronchiolite (cette maladie des bébés) dont j'ai eu bien du mal à me débarrasser.

Bien évidemment, je ne ressens pas ces symptômes tous en même temps. Ils vont et viennent. J'ai, aujourd'hui, de plus en plus longtemps et de plus en plus souvent, des journées et des périodes calmes où j'ai l'impression d'être "guérie". Je n'aime pas employer ce mot pour la bonne raison que je ne suis pas malade au sens où on l'entend le plus souvent.

Aujourd'hui, j'apprends à vivre avec ces symptômes. D'une part parce que je n'ai pas le choix mais  aussi parce que je ne sais pas si j'aurai des séquelles. Autant m'y préparer dès maintenant.

Mais, puisqu'il faut mettre un nom de maladie sur ces gênes et douleurs pour que l'on vous croie, pour que l'on prenne en compte votre souffrance, eh bien, je rentre dans le système. Je peux citer :

- la fibromyalgie ou spasmophilie,

- le syndrome du colon irritable,

- la stomatodynie ou glossodynie,
- le syndrome de fatigue chronique,

...

Mais, pour moi, toutes ces maladies inventées par les médecins et les grands labos, et ils sont très forts pour ça, ne sont que des "maladies à vendre" !

Que proposent-ils pour soigner ces "maladies" ? des psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques) entre autres. Et voilà, la boucle est bouclée !

Les symptômes de ces "maladies" sont tous dus à un dysfonctionnement du Système Nerveux Central et/ou Périphérique (hyperactivité, hyper-excitation, hypersensibilité).

Or, lorsque l'on sait que les psychotropes agissent directement sur le Système Nerveux Central et que celui-ci commande toutes les fonctions de l'organisme, pour moi, je n'ai pas besoin d'autres explications. C'est mon intime conviction. Voilà ce que je ressens au plus profond de moi:

"j'ai été intoxiquée, empoisonnée, droguée par 14 années consécutives de traitements psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques et bêta-bloquants) et mon système nerveux a été complètement "détraqué" par ces substances et par le stress du sevrage !"

et seul le temps et la patience permettront d'atténuer ces gênes et douleurs.

J'ai, quand-même, trouvé des petits trucs pour mieux supporter mes symptômes.

Le matin, au réveil, je fais des étirements et des auto-massages pour lutter contre les contractures, la raideur et les douleurs que je ressens de la base du crâne jusqu'en bas du dos en passant par le cou, le haut des épaules. Je fais de la relaxation et même de la méditation.

Je mets un CD de musique "zen". C'est très relaxant.

Ensuite, je prends un bon petit déjeuner composé de produits bio de préférence :

- un verre de jus de goyave ou de banane (fruits pas acides) additionné d'un peu de jus de citron (détoxifiant) et d'un peu d'eau pétillante,

- 1/2 bol de lait d'amande chaud auquel j'ajoute 2 cuillerées de chicorée,

- des céréales,

- des fruits secs (abricots, dattes ou figues),

- quelques amandes mondées,

- 2 cuillerées à soupe d'huile végétale (germe de blé, lin, tournesol par exemple)

Beaucoup de ces aliments contiennent de la vitamine E qui aide au bon fonctionnement du système nerveux.

Pour les repas, je privilégie les légumes et fruits cuits, le poisson et la viande blanche (bio de préférence).

J'ai supprimé de mon alimentation tous les excitants : thé, café, alcool... afin de ne pas aggraver mes symptômes.

Je pratique une activité sportive modérée mais régulière (marche, aquagym, rameur, stretching)

J'ai découvert avec bonheur, probablement grâce à ma sensibilité retrouvée, la musique classique qui m'accompagne et m'apaise tout au long de la journée,

Une fois par semaine, je prends un bain à 39° avec du bain moussant (bio) auquel j'ajoute 5 gouttes d'huile essentielle de lavande (calmante) et je fais une petite séance de sophrologie (méthode de relaxation) en écoutant une radio de musique classique.

Je bois beaucoup d'infusions :

- Reine des Prés (contre les douleurs),

- Mélisse (calmante),

des mélanges calmants :

- Tilleul, Menthe poivrée, Verveine, Oranger bigarade, Camomille ou

- Verveine, Tilleul, Marjolaine, Jasmin

ou pour atténuer les problèmes intestinaux :

- Réglisse, Menthe, Fenouil

Je supporte bien les infusions mais pas trop les extraits de plantes en gélules ou liquides probablement trop concentrés. Je pense que mon système nerveux a tellement été fragilisé et qu'il est devenu tellement "excité" et "excitable" que ça provoque des réactions indésirables (augmentation des symptômes).

Je trouve toutes ces infusions à mon supermarché bio.

Et puis, pour :

- la sécheresse oculaire : je mets des gouttes de sérum physiologique dans mes yeux le matin au lever et parfois je suis obligée d'en mettre dans la journée,

- les problèmes dans la bouche, je me lave les dents avec un dentifrice pour gencives sensibles et collets découverts. J'utilise des bains de bouche (eau + bicarbonate de soude + 3 gouttes d'huile essentielle de citron) (ou aux plantes : sauge par exemple),

- les maux de tête de tension : j'applique sur mon front du baume chinois ; je prends parfois une gélule de saule (aspirine naturel). C'est le seul "médicament" que je m'accorde maintenant et en fait, j'en prends très, très rarement. Je mets un oreiller, rempli de noyaux de cerises, chaud sur mon cou et mes épaules ce qui aide à détendre les muscles contractés ; je m’allonge et me relaxe et en général, le mal à la tête finit par s'en aller. Une douche bien chaude et parfois des séances de kiné soulagent également mes contractures.

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